Le beau temps arrive et les plaisanciers se précipitent pour préparer leurs bateaux pour aller pêcher.
Il y en a, plus vétérans, qui, dès que la mer le permet, sortent à toute époque de l'année. Que ceux qui arrivent au port avec leur chapelet de calamars à Noël le disent.
Pour moi, la pêche est une émotion douce. Très profond. Je me souviens d'un après-midi d'été ensoleillé où, à bord du bateau de mes amis Juan (e.p.d.) et Pepe Seguí Serra, nous allions pêcher le "'Raons" (Papagallo) près du "Pont d'en Gil". Eaux peu profondes et transparentes. On apercevait le fond sableux et, ici et là, quelques rochers entourés d'algues. Nous avons observé les « 'raons » s'approcher de l'appât. Le soleil tapait. L'eau scintillait. Mais quand le poisson a mordu, mon cœur s'est lancé après le cerf-volant, car les "'raons" tirent avec force et joie.
Et le retour : Presque au crépuscule. Quand la mer, calme, reflète les couleurs du soleil récemment disparu. Le bruit lent du moteur. Le sillage, à l'arrière, qui s'élargit en vagues multicolores. Et l'eau, vue du pont, à la proue, presque à hauteur des yeux, est un miroir lisse et immense. Sur la proue, le seau plein de raons roses.
D'autres fois, c'était lorsque Juan Seguí Serra - l'un des meilleurs amateurs - pêchait dans le port de Ciutadella, assis presque devant l'actuel Bar Tritón, il pêchait 316 brèmes en un après-midi.